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The Bigger Picture 4 B.I.G. (Beaulieu International Group) - De fabricant de produits industriels à fournisseur de solutions durables

04-05-2022

 

 

 

 

Au 3ème étage du tout nouveau bâtiment de bureaux, qui offre une impressionnante vue panoramique sur l'E17 à hauteur de la sortie fermée de Waregem, Pol Deturck, CEO de B.I.G. (Beaulieu International Group), me sert personnellement ma tasse d'expresso.

 

 

B.I.G. est une entreprise familiale hautement intégrée et un acteur d'envergure mondiale dans le domaine des polymères chimiques, des tissus haute performance (fils, fibres, textiles techniques pour différentes applications telles que la filtration, la ventilation, les géotextiles, etc.), mais bien sûr aussi et surtout des solutions de revêtement de sol à usage résidentiel et commercial (rouleaux de vinyle, lames en vinyle, stratifié, parquet, moquette, feutre aiguilleté, gazon et tapis artificiels, sans oublier le garnissage de mobilier), qui ont fait sa renommée auprès du grand public.

 

B.I.G., ce sont 4.900 employés et 17 sites de production en Eurasie, en Amérique et en Océanie. L'entreprise approvisionne des clients dans 140 pays. En 2020, le groupe a déclaré un chiffre d'affaires de 1,7 milliard d'euros. Les chiffres officiels doivent encore être validés, mais la croissance est clairement perceptible. Pol, assisté par Korneel Verleden (Team Lead CoE Automation & Innovation) et Sara Geris (Corporate Communications), passe directement aux choses sérieuses et nous prenons note avec grand enthousiasme de ses citations stratégiques. "Beaucoup de choses ont changé de nos jours", déclare d'entrée de jeu Pol. "Mais ce qui reste inchangé par rapport à ce que notre fondateur avait voulu faire en 1960, c'est l'accent qui reste toujours fortement mis sur une production rentable (cost leadership) avec un degré élevé d'automatisation. Aujourd'hui, les choses ne sont pas différentes ; nous investissons en permanence pour gérer notre production de la manière la plus efficace, la plus compétitive et la plus prévisible possible."

 

 

Un flux de connaissances efficace sur le lieu de travail : adaptation des outils répondant aux exigences de l'Industrie 4.0 sans goulot d'étranglement

 

 

"L'adaptation des outils répondant aux exigences de l'Industrie 4.0 est une chose. Mais les compétences, les connaissances et les données doivent aussi pouvoir être transmises rapidement et efficacement des bureaux aux ateliers, afin d'éviter les goulots d'étranglement dans tous les départements. Notre gestionnaire de maintenance doit être assisté de telle sorte que les données en temps réel relatives aux interventions, aux réparations ou aux remplacements de composants prévisibles puissent être transmises très rapidement au niveau des opérateurs. Le gestionnaire peut ainsi disposer de temps, d'espace et d'énergie pour se consacrer pleinement à ses priorités et garder une bonne vue d'ensemble. Chaque jour où nos gestionnaires peuvent atteindre les objectifs prioritaires sans stress est une avancée de plus vers l'OEE", déclare M. Pol.

 

Korneel est du même avis : "Beaucoup de choses ont en effet changé. Mais le plus grand changement, qui touche également les entreprises comme la nôtre, c'est le volume croissant de lots de production plus petits, c'est-à-dire personnalisés, que nous ne pouvons réaliser que si notre production est fortement connectée. La personnalisation de masse est une tendance qui se généralise également chez les clients de B.I.G.. Pour passer cet examen quotidien avec brio, nous comptons énormément sur l'edge computing et les interfaces haute performance qui nous permettent d'ajuster en temps réel notre ordonnancement, notre production, nos stocks et autres, mais aussi de réduire la quantité de déchets et de booster l'OEE."

 

 

 

Les entreprises manufacturières industrielles doivent davantage se tourner vers des propositions axées sur les solutions

 

"Personnellement, je constate que l'industrie des revêtements de sol est encore trop axée sur les produits, et qu'elle ne se préoccupe donc pas encore suffisamment des solutions génériques qui existent pour les consommateurs qui ont acheté ces produits", poursuit le CEO. "Sur le plan tactique, cela fait longtemps que nous avons bien compris que nos distributeurs – mais aussi les consommateurs – attendent que nous leur proposions de bonnes solutions plutôt que de simples produits. Le consommateur final doit pouvoir acheter et utiliser nos produits sans soucis et sans se sentir coupable. D'ici 2030, en collaboration avec un grand nombre de fournisseurs, de parties prenantes et de partenaires, nous voulons être le chef de file dans le domaine des solutions de revêtement de sol durables. Plus précisément, notre proposition de valeur future repose sur des produits et des services respectueux de l'environnement (eau, énergie et matières premières), du climat (émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre), d'économie circulaire (matériaux biosourcés/non vierges) et proposés par des personnes talentueuses et innovantes, avec le souci nécessaire de l'intégrité et du respect des valeurs. Il en résulte plutôt une proposition de valeur récurrente pour l'avenir."

 

Deturck rend ce propos quelque peu plus concret : "Afin d'offrir de nouvelles solutions, ce que l'on appelle des services, tels que l'air pur, les environnements relaxants et traités acoustiquement, etc., il est impératif d'avoir des connaissances en matière d'innovation transsectorielles, de nombreux nouveaux partenariats et toutes sortes de nouvelles connaissances et, plus concrètement, il est nécessaire de mettre en place une nouvelle chaîne de valeur et d'approvisionnement. Nous échangeons en amont avec les fournisseurs pour de nouveaux accords, de nouvelles conceptions, de nouvelles combinaisons de matériaux et en aval avec des partenaires innovants pour notamment le zéro déchet. Nous devons créer de nouveaux cadres pour être à même d'offrir des services supplémentaires et proposer des solutions via des formules de leasing. La numérisation mutuelle avec vos partenaires est la clé du succès dans ce contexte."

 

 

La guerre des talents : B.I.G. veut être un moteur de l'innovation, de l'esprit d'entreprise et de l'apprentissage tout au long de la vie

 

 

Lorsqu'on lui demande comment B.I.G. fait face à la pénurie de talents et aux perturbations qui affectent le marché du travail, Deturck se montre on ne peut plus explicite : "Nous sommes un groupe chimique d'une part, et un fabricant de revêtements de sol d'autre part. Dans tous ses flux, B.I.G. cherche à remplacer, via l'Industrie 4.0, les actions pénibles et répétitives par des opérateurs intelligents et ayant grandi à l'ère du numérique, qui agissent et décident par eux-mêmes lorsque la situation l'exige. Les activités de chimie (Polychim France et Pinnacle USA) sont bien sûr très axées sur les processus et peuvent être automatisées avec une intervention moins importante de la main-d'œuvre. La production de revêtements de sol nécessite beaucoup plus de main-d'œuvre et offre donc encore beaucoup de possibilités de mener des projets d'automatisation et de numérisation très intéressants."

 

Korneel intervient : "Ce n'est pas un hasard si notre devise est 'lifelong learning' (apprentissage tout au long de la vie) et c'est d'ailleurs le but de notre B.I.G. University. Nous considérons votre diplôme comme une simple carte de visite, car pour nous, la passion et la façon de voir la vie sont bien plus importantes. Nous aimons développer toutes les technologies de base en interne ; nous disposons d'une vaste équipe pour cela. Nous mettons résolument l'accent sur les talents et les personnes. Sie-train Open Access, par exemple, est une plateforme qui permet à nos collaborateurs d'apprendre à maîtriser tous les outils numériques servant à programmer et à simuler des mécanismes de commande, des écrans tactiles, etc."



"Nous sommes une entreprise dont l'objectif est de proposer des produits dont les gens peuvent profiter sans avoir de soucis à se faire. C'est pourquoi nous recherchons des personnes capables d'assumer rapidement de nombreuses responsabilités, qui ont un esprit d'entreprise très développé et qui sont à même de tracer leur propre voie en fonction des passions qu'elles ont en elles depuis leur naissance. On ne donne pas à un spécialiste du marketing passionné un cours de maths supplémentaire et on ne force pas un ingénieur à apprendre 5 langues. Chez B.I.G., le développement personnel et l'esprit d'équipe sont prioritaires par rapport à la hiérarchie. Nous sommes une source d'outils et de connaissances qui permettent de mettre les compétences et les intérêts des personnes en adéquation avec un modèle de carrière qu'elles ont elles-mêmes développé. Nos opérateurs deviennent les pilotes d'un avion, qui interviennent avec vigilance lorsque les ordinateurs ou les machines interprètent mal d'éventuelles anomalies", précise Deturck pour conclure sa thèse.

 

 

 

2030 : Tous les regards sont tournés vers les grands comptes et le consommateur

 

 

Voici comment Deturck voit B.I.G. en 2030 : "Comme nous l'avons mentionné, notre industrie doit évoluer d'un modèle axé sur les produits à un modèle axé sur la valeur. Nos grands comptes sont principalement des distributeurs ou des détaillants, comme par exemple Leroy-Merlin. Pour nos comptes, nous échangeons des données pertinentes avec des plateformes que nous développons nous-mêmes. Cela nous permet non seulement d'optimiser la logistique et les commandes, mais aussi de proposer des services très utiles au client final. Nous mettons notamment au point un configurateur qui permettra au client final de composer une solution de sol personnalisée en fonction de l'espace prévu et en tenant compte de la conception, de l'aspect esthétique, de la durabilité, de la facilité d'installation, du prix, des quantités, du délai de livraison, etc. Au lieu d'avoir les sempiternelles discussions avec les clients sur le prix et la livraison, nous travaillons désormais avec nos partenaires pour éliminer les inefficacités (fini les commandes en attente, le gaspillage, etc.) et offrir de nouvelles propositions de valeur à leurs clients. Nous apportons ainsi notre soutien au distributeur, mais aussi au client final, et collectons par la même occasion un grand nombre de données pertinentes sur les consommateurs, ce qui nous permet de proposer de nouveaux produits innovants. Pour cela, le marketing, la stratégie de marque, les ventes, la production, l'ordonnancement, la logistique, les achats, l'ingénierie et tous les autres flux pertinents doivent être parfaitement connectés et synchronisés.

 

À l'heure actuelle, nous avons beaucoup trop d'usines et de marchés hétérogènes pour pouvoir déployer un modèle de jumeau numérique global. Nous avons déjà beaucoup investi dans la fabrication intelligente et l'optimisation de notre OEE, par exemple. Nous disposons déjà de toutes les technologies nécessaires à la personnalisation de masse. La priorité est désormais à la concentration de nos budgets numériques sur les marchés et les produits. La valeur réside du côté du client. Du marché, il faut passer à la production et non l'inverse."

 

 

L'orchestrateur discret d'un moteur d'innovation, où les égos ne sont pas flattés mais où l'esprit d'entreprise est cultivé dans tous ses départements.

 

 

Pol Deturck est un jeune sexagénaire qui a obtenu un diplôme de bioingénieur à Louvain. Après avoir fait carrière chez des entreprises telles que Tessenderlo Chemie, Vandemoortele, Greenyard, Fibrant (une spin-off de DSM) et autres, l'innovation est devenue une véritable passion. Fidèle à la réputation qu'ont les autres personnes dont le signe astrologique est celui de la Balance, il pèse et évalue chaque opportunité qui se présente à lui et lit constamment entre les lignes de l'actualité, de l'économie, de la technologie et de la société. En nous faisant un clin d'œil, il ajoute qu'en ce qui concerne ses passions, il est ce que l'on considère probablement une personne plutôt ennuyeuse, qui se contente de très peu de choses. Il conclut avec sa dernière devise : "Nobody is master, nobody is slave". Pour lui, chacun a le droit de vivre comme il l'entend, et il remet fortement en question la hiérarchie et la personnification de l'entreprise et de l'ego. Il est pour le statu quo. Il n'aime pas qu'il y ait un carcan professionnel dans sa fonction et en fait un principe de base pour ses employés. L'innovation et la durabilité sont des départements de B.I.G. avec lesquels il entretient des liens particulièrement étroits.

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