Oui, je sais. Tout le monde a son mot à dire sur l'IA, mais dans le présent article, nous n'allons pas nous aventurer dans des considérations purement prédictives et spéculatives. Les véritables ingénieurs et responsables du secteur manufacturier parmi vous n'en ont que faire, à moins bien sûr que cela ne leur rapporte de l'argent. Nous parlons ici, bien sûr, d'une augmentation de la productivité par machine et par heure de travail.
Qu'on le veuille ou non, les programmeurs FAO de dernière génération sont devenus pratiquement impossibles à trouver – un problème auquel s'ajoutent les difficultés que rencontrent les entreprises pour convaincre ces jeunes de travailler chez elles. Et il faut aussi bien se rendre compte que le départ d'une grande partie des connaissances non documentées de nos boomers est aujourd'hui bien réel. Pour dire les choses de façon métaphorique en utilisant votre jargon, on pourrait dire que ceux qui ne vous aident plus à 'tourner' sont peu à peu en train d'être 'laminés' pour leurs efforts. Et donc, en refusant systématiquement de poursuivre la transformation numérique de votre FAO et de la renforcer par l'IA, vous vous exposez aux foudres de ces rares jeunes adeptes de la technologie.
Les jeunes programmeurs FAO veulent disposer d'interfaces performantes et adaptées aux mobiles pour pouvoir travailler encore plus rapidement, et ce, de préférence, en ayant un accès numérique rapide aux données historiques pertinentes ainsi qu'aux connaissances spécifiques acquises par leurs prédécesseurs. Tout cela n'est possible qu'avec des interfaces basées sur l'IA, car stocker des données est une chose, mais pouvoir les retrouver rapidement et sans détour, dans un enchevêtrement de géométries et de travaux antérieurs, afin d'en extraire les meilleures alternatives, c'est une tout autre paire de manches.
Dans le cas de Delmia (partenaire de Dassault Systèmes), cette technologie d'IA utilisée dans le contexte de l'usinage CNC est principalement utilisée comme une sorte de GPS, dans le sens où il s'agit d'un système de guidage automatique vers les meilleures données disponibles, qui peuvent être réutilisées dans le cadre d'un nouveau travail sur la machine. Mais il s'agit aussi d'un GPS intelligent qui, en fonction de l'utilisation de la machine et de toute une série d'autres critères, va également proposer des solutions alternatives. Le but ici n'est pas vraiment de créer une sorte de boîte noire, comme c'est souvent le cas, ni de prescrire une action obligatoire.
Lorsqu'un nouveau programmeur, moins expérimenté, recherche la trajectoire d'outil idéale pour, par exemple, un type de perçage dans une forme géométrique et un matériau spécifiques, la trajectoire d'outil la plus logique lui est suggérée. Celle-ci tient également compte de la durée de vie de tous les outils et du temps d'utilisation de la machine. En général, le modèle d'IA calcule plusieurs alternatives, en fonction des paramètres et des critères qui sont importants pour le programmeur ou le type de commande. À titre d'exemple, imaginons qu'une commande urgente arrive, entre deux autres travaux ; la vitesse pourrait alors être plus importante que le coût et les économies optimales en termes de machines et d'outils.
Les programmeurs FAO ont toujours été confrontés à la difficulté de retrouver rapidement d'anciens travaux d'usinage en se basant sur des caractéristiques géométriques similaires. Le but de l'IA est donc de trouver, comparer et évaluer très rapidement les alternatives adéquates dans ces nombreux modèles tridimensionnels complexes.
En procédant de la sorte, il suffit de saisir certaines données géométriques pour qu'une nouvelle séquence de FAO soit automatiquement présentée, basée sur des travaux antérieurs, et que la meilleure trajectoire d'outil soit également calculée et simulée.
Le marché est très dynamique, et pas uniquement dans le domaine de l'usinage traditionnel, puisque ce sont toutes les formes possibles d'usinage CNC qui sont concernées. Les fournisseurs de logiciels de FAO assistés par IA, tels que Dassault Systèmes, Siemens PLM, Autodesk, Bricsys et Mastercam, proposent de plus en plus les mêmes solutions dans un nombre croissant de domaines, tels que la découpe au laser ou au jet d'eau et l'électroérosion par fil. Les modèles d'IA utilisés comblent le fossé entre, d'une part, un outillage, un temps d'utilisation de la machine et des systèmes de fixation optimisés en termes de coûts et d'efficacité et, d'autre part, une base de données de connaissances bien structurée qui garantit en même temps un savoir-faire compétitif. Si tout cela vous intéresse, sachez que vous trouverez sans aucun doute une grande variété d'acteurs/intégrateurs de ce segment de marché en vous rendant au salon Machineering 2025, qui se tiendra à Brussels Expo à la fin du mois de mars.
