Industrialfairs News

Nouvelles

L'expresso du Nouvel An de Pascal Coppens : Through the eyes of the Tiger

12-01-2022

Personne n'est mieux placé que lui pour nous parler de ce dont il sera question ici... Pascal Coppens, China innovation expert, conférencier international de renom (Nexxworks), auteur de plusieurs ouvrages, mais également fondateur de Polycore Software et de Sinnolabs (entre autres), a pu se faire une idée très précise de ce qu'est l'innovation et de la situation des jeunes pousses, que ce soit dans la Silicon Valley ou à Shanghai. Il a en effet vécu en Chine pendant 20 ans et connaît de ce fait mieux que quiconque l'ADN chinois. Il est donc parfaitement en mesure d'expliquer aux lecteurs occidentaux effrayés que nous sommes pour la plupart ce que le grand dragon chinois nous réserve pour l'année 2022.

 

 

Nous jetons d'abord un coup d'œil rapide au calendrier chinois pour tenter d'y voir plus clair dans sa logique contradictoire... 2020 était l'année du Rat. En Chine, le rat est une créature intelligente, rapide et ambitieuse qui, comme nous, a été prise complètement de court par la pandémie de COVID-19 et, en tant que principal responsable de cette situation de crise, s'est attiré les foudres de l'Occident. 2020 a été l'année où la Chine a dû prendre des mesures rapides et fermes, mais aussi l'année de la frustration face à toutes ces critiques émanant du monde entier. 2021 a quant à elle été l'année du Bœuf. Ce dernier est un compagnon raisonnable, dévoué et travailleur. L'année dernière a été l'année de l'action corrective, de la remise en ordre et du choix des bonnes priorités pour les années à venir, notamment pour lutter contre la prolifération effrénée des monopoles et pour créer un cadre durable pour la prospérité commune (Common Prosperity), et ce malgré les critiques venant des quatre coins du monde. Selon Coppens, 2022, l'année du Tigre, sera une année dynamique et ambitieuse. Le tigre, qui est par nature puissant et courageux, mais aussi très créatif et innovant, est maître à bord. Maintenant que la maison a été remise en ordre, la Chine veut faire ses preuves en tant que créateur-innovateur, que ce soit sur le plan technologique, financier, social ou économique.

 

 

En ce sens, l'année 2022 sera une année où la Chine se trouvera à la croisée des chemins : d'une part, elle se rappellera d'un ancien modèle socialiste, et d'autre part, elle cherchera un équilibre entre capitalisme, socialisme et mondialisation, et enfin, elle ouvrira la voie à un nouveau modèle socialiste/capitaliste.

 

Un regard trop focalisé sur les problèmes, trop peu sur une image structurelle plus grande et plus précise (de la quantité à la qualité) – notre champ de perception réduit

 

"Commençons par le commencement", suggère Coppens : "Tout le monde oublie parfois très vite que la Chine est restée l'usine de l'Occident pendant les différentes périodes de confinement. De plus, depuis que les frontières ont été fermées et que les tensions entre les partenaires commerciaux (et leurs petits clubs) se sont accrues, personne n'a pris la peine d'observer de manière neutre et critique ce qui se passe aujourd'hui réellement sur le terrain." Tout le monde part du principe que la Chine tourne toujours selon le modèle pré-pandémique, et se focalise sur les problèmes qui se posent aujourd'hui au sein de ce modèle. Mais rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, puisque la Chine est en train de profondément se réinventer au lendemain de la pandémie. Les Chinois ont en effet profité de la pandémie pour remettre en question un certain nombre de choses, se relancer et définir un nouvel avenir. Aujourd'hui, on est donc loin de la vision que l'on a encore du 'plus, plus grand et plus vite' d'autrefois."

 

La Chine mise désormais sur le 'mieux' dans tous les domaines. Tout d'abord au niveau social ('Common Prosperity'), le PCC entend en premier lieu créer davantage de prospérité sociale par le biais d'une forte croissance de la classe moyenne. Le but étant de booster la consommation intérieure et le PIB. Là où la Chine investissait autrefois massivement dans des infrastructures dures (autoroutes, ports maritimes, aéroports, trains à grande vitesse, etc.), son ambition est désormais d'investir dans des infrastructures numériques telles que la 5G (d'où l'importance de Huawei). Actuellement, le nombre de stations de base 5G en Chine s'élève à environ 1,3 million (couverture 5G presque complète). Fin 2020, les États-Unis en comptaient quant à eux à peine 50.000. Concrètement, la moitié des 'netizens' chinois utilisent déjà la 5G (1,1 milliard d'entre eux utilisent un smartphone). Cette accélération numérique provoque un gigantesque bouleversement, non seulement au niveau local, mais aussi par rapport à l'Occident. On constate par exemple clairement que la chaîne d'approvisionnement y est numérisée à un tel point que le suivi des marchandises se fait en temps réel via la 5G, la blockchain, l'IdO et le Big Data. De notre côté, nous ne sommes pas encore au même niveau de transition – le défi pour nous étant de nous adapter rapidement. À cela s'ajoute le lancement d'une monnaie numérique de banque centrale (en anglais : Central Bank Digital Currency ou CBDC), avec laquelle la Chine automatise les paiements et les transferts, à moindre coût et à un taux stable, sans être dépendante des taux de change internationaux. Dans l'idéal, l'Occident devrait lui aussi lancer au moins une monnaie stable ou sa propre CBDC pour pouvoir bénéficier des avantages de cette plateforme numérique. En bref, la Chine veut surtout devenir l'usine 'intelligente' (numérique, sécurisée, durable et intégrée) du monde. Coppens pense que l'hémisphère sud et l'Afrique vont monter à bord plus rapidement, ce qui contraindra presque obligatoirement l'Occident à monter lui aussi à bord. Xi Jingping souhaite que cette monnaie numérique soit pleinement opérationnelle d'ici les Jeux Olympiques d'hiver.

 

Hausse de la productivité malgré la baisse de la population active et la hausse de la consommation intérieure

 

 

L'expert documente les défis et les priorités : "Au niveau mondial, nous avons 3 millions d'applications de robots industriels. Plus d'un million d'entre eux ont été déployés en Chine. L'année dernière, 72 % de tous les robots ont été vendus en Asie. La transition des mains vers les cerveaux se fait à un rythme soutenu, car la population active va continuer à décroître dans les années à venir."

 

"Une technologie de puce indépendante a maintenant la même priorité que les trains à grande vitesse l'avaient dans le passé." Pour les entreprises, les autorités et les universités, tout le monde est mobilisé pour créer une industrie des puces indépendante. On se souvient qu'au cours de la décennie précédente, la Chine s'était surtout contentée de subventions et de projets aléatoires au niveau des puces, alors qu'aujourd'hui, elle a mis en place une stratégie d'innovation parfaitement élaborée. Un choix très conscient a été fait ici pour la gamme des 10 nm et plus, qui représente plus de 90 % de la demande mondiale de puces. La Chine veut donc vraiment devenir l'usine de puces bon marché du monde. L'Occident reste sceptique quant à ces ambitions, mais cela est dû au fait que nous sommes trop concentrés sur les innovations dans le segment supérieur.

 

Coppens compare cette évolution à celle des véhicules électriques. Aujourd'hui, tout le monde se tourne vers le segment supérieur, où NIO, Xpeng et Polestar (entre autres) se disputent la vedette. Or, la Chine compte pas moins de 500 fabricants de véhicules électriques. Personne ne se rend compte que ce segment intermédiaire plus large de véhicules tout à fait décents est en train de gagner du terrain et d'inonder le marché occidental.

 

La Chine durable – vraiment ?

 

 

Notre perception de la Chine est généralement simpliste : ce pays ne prête pas une grande attention à l'environnement. Un pays qui utilise principalement du charbon et du lignite pour sa production croissante d'électricité et qui est responsable de 27 % des émissions mondiales de CO2 peut en effet difficilement être qualifié de partenaire vert. Coppens nuance toutefois ce point : "Là aussi, nous ne regardons que la partie visible de l'iceberg. Car depuis 2017, il y a eu une transformation phénoménale, grâce à laquelle les réglementations, les budgets et les technologies ont évolué très rapidement et très sérieusement vers une plus grande durabilité". Sur le plan local, les Chinois sont toutefois confrontés au même problème que nous : d'une part, nous voulons fermer rapidement et de manière définitive toutes les centrales électriques au charbon, mais d'autre part, la demande de capacité de production augmente. Il s'agit donc plutôt d'un changement ponctuel, avec des solutions d'urgence transitoires et l'absorption de chocs temporaires."

 

Selon Coppens, le problème ne réside pas dans la production d'énergie verte ou dans sa distribution aux quatre coins du pays. Au contraire, il existe une surcapacité d'énergie éolienne et solaire. On investit beaucoup dans un réseau national. 16 % de l'énergie provient de sources d'énergie renouvelables, mais d'ici 2025, ce chiffre devrait atteindre 25 %. Au cours des dernières années, une trentaine de nouvelles centrales nucléaires ont été construites, ce qui signifie qu'ici aussi, la 'nouvelle technologie nucléaire' a été adoptée. D'ici 2060, Xi Jingping promet de rendre le pays neutre en CO2.

 

Pour la première fois en quarante ans, la Chine est en train d'opérer des changements fondamentaux, passant du statut d'économie à la croissance la plus rapide à celui d'économie la meilleure et la plus durable. Et nous ne nous en rendons pas toujours bien compte. Nous regardons tous Evergrande et l'explosion de la bulle immobilière. Toutefois, il s'agit là aussi de conséquences des ambitions de croissance débridée de la Chine 1.0.

 

Nous partons toujours du principe que les Chinois changent de cap et improvisent à tout bout de champ. Mais Coppens affirme le contraire : "Les Chinois prennent beaucoup de temps pour planifier quelque chose, mais une fois un projet approuvé, les choses évoluent rapidement, et ce pour 1,4 milliard de personnes, sans frictions internes ni dilution (États-Unis et Union européenne). La réalisation de chaque plan quinquennal prend au moins un an." Dans son nouveau livre, Coppens accorde une grande attention à notre perception selon laquelle la Chine possède une structure décisionnelle dictatoriale de type descendant. Lui voit plutôt cela comme un cercle où le retour d'information est constant, du haut vers le bas et du bas vers le haut. On peut voir cela comme une entreprise, plutôt que comme un pays, où la direction (le Parti) décide légitimement si les couches inférieures soutiennent la décision. Bien entendu, tout est plus facile pour un parti, compte tenu du succès de ses plans précédents, de trouver rapidement une base de soutien plus large de plus de 300 millions de sympathisants pour son nouveau plan que, par exemple, en Europe, où de nombreux partis politiques doivent faire face à un historique de politiques moins fructueuses. En Chine, les gens sont en principe également plus enclins à suivre le mouvement en cours de route.

 

“Bekijk het zoals in een bedrijf, eerder als een land, waar het management (de Partij) legitiem beslist als de onderlagen de beslissing ondersteunen. Het is natuurlijk als partij gemakkelijker, gezien het succes van de eerdere uitgerolde plannen, om snel een groter draagvlak van meer dan 300 miljoen sympathisanten te vinden voor je nieuwe plan dan bijvoorbeeld in Europa, waar heel wat politieke partijen met een parcours van minder geslaagd beleid moeten afrekenen. In China is men ook principieel bereid om de uitrolsmart onderweg erbij te nemen.”

 

Oubliez définitivement la Chine telle que vous l'avez connue

 

 

"Nous n'essayons pas d'affirmer ici que les Chinois font tout mieux. Pas même au niveau de la vaccination (sur 1,4 milliard de personnes, 80 % ont été vaccinées deux fois). De plus, la Chine a une très mauvaise réputation en matière de vaccination, après tous les décès et les complications liés aux précédents vaccins contre la grippe. Néanmoins, en ce qui concerne la vaccination contre le COVID-19, ils ont amorcé plus tôt que nous une stratégie de vaccination volontaire, qui a été nettement moins critiquée par l'opinion publique."

 

Vous pouviez au moins vous attendre à ce que nous nous battions avec Coppens dans cette interview, d'où ma question. Nombreux sont les entrepreneurs belges, actifs en Chine, qui ne savent plus où donner de la tête lorsqu'il est question de législation, de contraintes, de nouvelles réglementations et de condescendance à l'égard de chaque entrepreneur. Coppens voit pourtant les choses différemment : "Dans le passé, tout était peut-être trop facile. La Chine était le paradis incontrôlé de la main d'œuvre bon marché, alors qu'aujourd'hui, le cadre législatif social, écologique et économique est de plus en plus strict. N'oubliez pas que le marché devient plus exigeant, et la concurrence locale plus innovante. Les travailleurs sont mieux protégés et les consommateurs veulent de meilleurs produits. Cela crée des frictions. En outre, en Chine, au niveau des grands consortiums (Tencent, Alibaba, etc.), on assiste à une répression technologique plus rapide, alors que cela fait déjà bien 10 ans que l'Occident repousse sa réglementation d'Alphabet, Amazon, Facebook et Apple. Les investisseurs ne sont pas très enthousiastes sur ce plan."

 

"En l'espace de 30 ans, nous sommes passés d'une Chine très pauvre qui voulait tout faire, mais ne pouvait rien faire, à une Chine qui peut tout faire, mais qui ne veut pas toujours tout faire. La Chine renoue avec une tradition de valeurs vieille de 2.000 ans, et non avec le passé communiste de Mao. Des relations plus étroites et une répartition équitable des richesses, de la culture et de la créativité sont des valeurs qui reprennent le dessus. Bien sûr, nous voyons toujours dans notre esprit cette usine communiste bon marché d'il y a quelques années. Xi Jinping est cependant plus un mordu de culture qu'un despote éclairé".

 

La Chine ne veut pas faire dans la transformation, mais dans la disruption – avec l'argent de qui ?

 

 

La Chine continue de tirer beaucoup d'argent de son usine mondiale. Ces deniers passent des travaux d'infrastructure à la numérisation, à la protection sociale, à la durabilité et à la création d'une écosphère pour les PME. Les impôts sur les entreprises et les biens immobiliers peuvent augmenter, mais la productivité et la consommation devraient garantir les flux de trésorerie pour l'avenir. L'inflation, comme c'est le cas chez nous, sera un défi majeur pour la consommation intérieure. "L'avantage de la Chine est qu'elle dispose de grandes banques appartenant à l'État, qui sont obligées d'investir dans les priorités qui ont été présentées."

 

Notre expert de la Chine estime que les problèmes liés à la fermeture des ports se poursuivront jusqu'à la fin de l'année 2022, tout comme les confinements stricts locaux. Au niveau du commerce électronique, la numérisation commence à porter ses fruits. "Vous pouvez déjà très facilement vous faire livrer des biens de grande consommation et de la nourriture via Tmall d'Alibaba depuis le sud de la Chine si vous êtes sur cette blockchain. Le dédouanement et l'expédition sont super rapides, alors qu'ils nécessitaient autrefois plusieurs jours. Mais il faudra un certain temps avant que la chaîne de production et d'approvisionnement mondiale soit totalement adaptée à l'environnement post-pandémique. Nous sommes actuellement dans la 'Twilight Zone', c'est-à-dire la zone entre la nouvelle chaîne d'approvisionnement numérique et l'ancienne version. L'Occident a besoin de rattraper son retard, tandis que le Tigre veut tout simplement bondir."

 

Notre expert de la Chine estime que les problèmes liés à la fermeture des ports se poursuivront jusqu'à la fin de l'année 2022, tout comme les confinements stricts locaux. Au niveau du commerce électronique, la numérisation commence à porter ses fruits. "Vous pouvez déjà très facilement vous faire livrer des biens de grande consommation et de la nourriture via Tmall d'Alibaba depuis le sud de la Chine si vous êtes sur cette blockchain. Le dédouanement et l'expédition sont super rapides, alors qu'ils nécessitaient autrefois plusieurs jours. Mais il faudra un certain temps avant que la chaîne de production et d'approvisionnement mondiale soit totalement adaptée à l'environnement post-pandémique. Nous sommes actuellement dans la 'Twilight Zone', c'est-à-dire la zone entre la nouvelle chaîne d'approvisionnement numérique et l'ancienne version. L'Occident a besoin de rattraper son retard, tandis que le Tigre veut tout simplement bondir."

 

Taïwan et Hong Kong sous emprise – La Chine aspire à la stabilité, la Russie préfère le chaos

 

 

"La mer de Chine méridionale, Taïwan, Hong Kong... tout est lié au contrôle que j'aborde dans mon nouveau livre au fil de 6 patates chaudes", argumente l'auteur. "Taïwan et Hong Kong sont considérés comme faisant partie du territoire chinois et, d'un point de vue ethnique, ses habitants sont eux aussi chinois, sans la moindre contestation... c'est en tout cas ce que pensent les Chinois. L'Espagne et la Catalogne ont bien sûr le même genre de discussion."

 

Selon la Chine, la richesse de Hong Kong est entièrement le fait de la Chine. Le succès de la logistique, du commerce, des activités bancaires et de la propriété intellectuelle à l'initiative de la Chine a fait de Hong Kong le Monaco de l'Asie et la passerelle qui relie l'Est à l'Ouest. "Les récentes manifestations estudiantines à Hong Kong ont nécessité des interventions de la Chine. À terme, la liberté des résidents de Hong Kong sera réduite de 100 à 80 % au cours des 25 années à venir, tandis que la liberté des Chinois du continent est passée de 20 à 80 % au cours des 25 dernières années. Le point de convergence devrait être atteint en 2047. Les Chinois considèrent les résidents de Hong Kong comme des enfants gâtés qui sont restés trop longtemps impunis pour avoir mis la ville à feu et à sang", indique Coppens.

 

"Taïwan, c'est une autre histoire", précise Coppens. "Au départ, il était question de définir un 'International Conduct of Navigation' pour la mer de Chine méridionale. Mais Obama a soudainement décidé d'envoyer des navires militaires dans la mer du Sud, sans la moindre forme de consultation. C'est ce qui a incité la Chine à construire ses propres bases militaires dans cette zone. Au départ, le but était d'organiser la liberté de navigation au niveau mondial dans une perspective commerciale. Personne ne s'attendait à ce que les États-Unis interprètent cela comme une invitation au trafic militaire. C'est un peu comme si des flottes militaires chinoises débarquaient dans le golfe du Mexique sans y être invitées : la réaction serait désastreuse. La présence militaire de la Chine est un signal de force et de contrôle plutôt que d'agression. Officiellement, Taïwan appartient toujours à la Chine. La Chine considère la réunification avec Taïwan comme une certitude à terme, mais préfère ne pas devoir recourir à la force militaire. À l'heure actuelle, Xi Jingping attend probablement de voir comment l'Occident réagira militairement à une occupation russe de l'Ukraine. Selon les Chinois, une absence de réaction de sa part sur le terrain serait un signe de faiblesse. La Russie est militairement plus ambitieuse et plus dominatrice, tandis que la Chine recherche simplement la stabilité. Le développement de la nouvelle route de la soie est lui aussi motivé par des raisons commerciales, plutôt que militaires. La Chine utilise l'armée pour protéger son économie, tandis que les États-Unis utilisent leur puissance économique pour soutenir leurs intérêts militaires", ajoute Coppens.

 

Qu'apportera le nouveau livre de Coppens ?

 

 

Le titre est délibérément provocateur : "Kunnen we China vertrouwen?" (Pouvons-nous faire confiance à la Chine ?, ndlr) et sera disponible à partir du 21 mars. Le fil conducteur de cette lecture est le message selon lequel notre 'pensée binaire' sur la Chine est à l'origine d'un 'angle mort'. Ce que nous pensons et savons de la Chine est aujourd'hui teinté par une interprétation unilatérale des médias occidentaux. L'autre facette de la réalité – vue depuis la Chine – risque de passer complètement à la trappe. Et selon Coppens, cela signifie que tous les entrepreneurs et décisionnaires risquent de passer à côté d'opportunités fort intéressantes. "Nous ne pouvons pas nous montrer critiques de manière fondée si nous ne parvenons pas à voir qui se cache sous le capot de la société chinoise."

 

Coppens présente des points de vue fondés et de première source sur la façon dont les Chinois appréhendent des sujets tels que l'esprit d'entreprise, la famille, les amis, la culture, le leadership, le monde, etc., le tout organisé en 8 cercles concentriques. Le livre de Coppens n'est pas un ouvrage de propagande en faveur de la Chine, mais plutôt une mission consistant à convaincre les concernés de ne pas louper le coche. Ce livre s'adresse non seulement aux économistes, aux entrepreneurs et aux décisionnaires, mais aussi aux étudiants et autres personnes lambda, et est donc rédigé de manière volontairement très accessible. "En fin de compte, nous sommes tous confrontés quotidiennement à la Chine et aux produits, à la culture et à la technologie de ce pays", explique Coppens en esquissant un sourire malicieux.

 

Coppens souhaite ouvrir le débat afin de s'assurer que nous ayons également connaissance de l'autre de cloche, et que nous ne nous sentions pas inutilement menacés. Il y a beaucoup de désinformation qui circule, et Coppens pense que cela est dû à une certaine paresse journalistique. "Peu de gens cherchent à connaître l'autre version de l'histoire et à la coucher sur papier, car ils pensent qu'il n'existe pas de marché pour elle". Il considère d'ailleurs ce manque d'informations correctes comme la faillite de la presse libre.

 

De leur côté, les Chinois sont tellement critiqués qu'ils ont depuis longtemps renoncé à justifier leurs agissements. En d'autres termes, avant de pouvoir se faire à nouveau confiance, il est urgent d'apprendre à se comprendre. Le livre de Coppens sera disponible sur son propre site web www.pascalcoppens.com et via bol.com. Les précommandes sont possibles dès aujourd'hui. J'ai personnellement déjà commandé un exemplaire signé de cet ouvrage et suis par conséquent très impatient de devenir l'expert de la Chine au sein de mon équipe !

 

Actualités connexes

Ce site web utilise des cookies pour vous offrir une meilleure expérience lorsque vous visitez ce site. En savoir plus sur les cookies