Industrialfairs News

Nouvelles

Fabrication intelligente : 'faire du numérique', ce n'est pas 'être numérique'

21-11-2024

Auteur: Karl D’haveloose

 

 

 

 

 

 

Est-ce la fin de l'année qui approche ou le manque de lumière du soleil qui nous pousse à philosopher de la sorte ? Ou peut-être sommes-nous déjà en train de penser au fait que l'année prochaine, plusieurs événements bien spécifiques, tels que Machineering, INE et ABISS, seront une nouvelle fois à l'agenda... Quoi qu'il en soit, un bulletin d'information consacré aux technologies industrielles tel qu'Industrialnews Monthly se doit lui aussi de prendre un instant pour s'élever par-delà les nuages brumeux qui planent au-dessus de nos têtes afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble sur cette course au numérique que l'on peut observer partout dans l'industrie et de vous présenter un modèle de pensée qui, selon nous, montre bien que de nombreuses entreprises industrielles n'ont pas encore adopté un état d'esprit stratégique pleinement axé sur les technologies numériques. Selon vous, la transformation numérique implique-t-elle que tous les employés doivent simplement 'faire en sorte que leurs opérations soient réalisées de manière numérique' ou êtes-vous plutôt dans un état d'esprit où l'ensemble des opérations 'doivent être numériques' ? De notre côté, nous pensons que si 'faire du numérique' est déjà une bonne chose, il est absolument nécessaire d'évoluer afin de pouvoir 'être numérique'. Étant donné que j'ai vu le jour en 1964, je ne fais pour ma part pas partie des enfants du numérique (en anglais : digital natives), mais bien des immigrants du numérique (en anglais : digital immigrants). Quant à ceux qui veulent savoir à quelle catégorie ils appartiennent, ils peuvent se référer au tableau ci-dessous.

 

 

La nécessité d'adopter un état d'esprit 'Digital First' est tout simplement due à un changement fondamental survenu au niveau de la main d'œuvre et des compétences

 

 

Même avant que n'éclate l'épidémie de COVID-19, les responsables de la maintenance et des actifs se trouvaient déjà face à toute une série de choix possibles pour améliorer le fonctionnement de leur entreprise. Les travailleurs expérimentés partent à la retraite, des employés plus jeunes avec de nouvelles idées intègrent les rangs du personnel et les évolutions technologiques continuent d'avoir un impact sur la main-d'œuvre. Mais les budgets sont serrés, il y a beaucoup de choses à apprendre, des postes restent vacants et les cadres dirigeants ne sont pas toujours en phase avec la situation. Sans compter que tout type de changement constitue un véritable défi. Ajoutez à ce merveilleux cocktail de difficultés des exigences plus strictes en matière de sécurité, des possibilités de télétravail et d'autres changements encore, et vous obtiendrez un sérieux casse-tête qui ne simplifiera clairement pas votre vie professionnelle.

 

L'une des façons dont ceux d'entre nous qui entretiennent et gèrent des actifs industriels peuvent prouver leur valeur aux cadres supérieurs et aux clients potentiels est de développer un état d'esprit 'Digital First'. Celui-ci consiste notamment à tirer pleinement parti de la gamme d'outils numériques compatibles avec le cloud qui sont à notre disposition et à apprendre à les utiliser non seulement parce qu'on vous le demande, mais aussi parce qu'il s'agit de la meilleure solution pour vous, pour vos actifs et pour votre entreprise.

 

Cet état d'esprit implique également de développer une 'présence' en ligne par le biais de plateformes de communication, de réseaux sociaux et de communautés numériques ; on ne doit donc pas se contenter de se connecter lorsque l'on a besoin de transmettre un rapport ou de consulter des messages. Plus concrètement, on peut dire qu'il faut non seulement s'adapter au numérique, mais aussi adopter un style de travail numérique. Et c'est donc à cela que je fais référence lorsque je dis 'être numérique'. Mais je vais expliquer tout cela de manière plus détaillée ci-dessous…

 

La demande de compétences numériques ne cesse de croître

Presque tous les emplois dans l'industrie manufacturière exigeront bientôt un 'niveau de compétences numériques moyen à élevé'. Le problème étant que de nombreux travailleurs ne savent toujours pas comment utiliser une messagerie électronique ou Internet, ou ne possèdent parfois même pas les compétences numériques de base. Les formations au sein des entreprises industrielles du secteur privé sont limitées et en perte de vitesse. Par conséquent, une grande partie de l'apprentissage doit se faire sur le lieu de travail et/ou par le biais de l'autoformation.

 

Pour rappel, je ne suis moi-même pas un enfant du numérique. Mais cela ne m'empêche pas, après 35 ans passés à diriger des opérations avec des équipes comme les vôtres dans vos différents secteurs d'activité, de me retrouver face aux mêmes défis que vous. Et je dois donc aussi systématiquement persuader les gens d'abandonner leurs idées préconçues et de passer à autre chose, en commençant par donner moi-même l'exemple.

 

Je suis convaincu que les outils numériques – notamment les systèmes de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO), les plateformes de l'Internet industriel des objets (IIoT), les outils de chat, les vidéos, les smartphones, les réseaux sociaux et les applications cloud – rendront la maintenance et la fiabilité plus productives et plus rentables dans les années à venir. De grandes entreprises manufacturières ont certes réalisé pas mal de progrès dans le domaine de la numérisation de la surveillance des conditions, ce qui a permis de rendre la gestion des actifs davantage axée sur les données et plus efficace. Cependant, l'industrie est encore loin d'avoir atteint ses objectifs.

 

'Être numérique' vs 'faire du numérique'

 

 

Pour atteindre une position de leader dans la gestion des actifs au cours de cette décennie, vous devez 'être numérique' plutôt que 'faire du numérique'. Mais qu'est-ce que j'entends au juste par là ? 'Être numérique', c'est développer une mentalité grâce à laquelle vous finirez – après un certain temps – par choisir instinctivement les solutions numériques en priorité.

 

Il peut s'agir d'utiliser une application plutôt que d'appeler quelqu'un au téléphone. Ou de rechercher une pièce, un outil ou une réponse à une question sur Google ou Bing avant d'envoyer un e-mail. Ou d'utiliser les réseaux sociaux pour entrer en contact avec des collègues ou des PME du secteur afin d'obtenir de l'aide et l'avis de leaders d'opinion, plutôt que de les utiliser uniquement pour vos loisirs personnels. Ou encore de faire quelque chose de différent de ce que vous avez toujours fait.

 

'Faire du numérique', c'est utiliser à contrecœur les différents outils numériques qui vous sont imposés, seulement quand et parce que vous y êtes obligés dans le cadre de votre travail.

 

Raisons d'améliorer vos compétences et connaissances numériques

Il faut bien avouer que de nombreuses personnes ne sont pas très enthousiastes à l'idée de devoir développer de nouveaux outils et de nouvelles compétences techniques, surtout après avoir fait leurs preuves dans une spécialité ou un domaine particulier pendant des années. Certaines d'entre elles voient en outre le fait de partager leurs connaissances et leurs informations avec des concurrents internes comme une véritable menace. Il faut en effet apprendre à exploiter les avantages des outils numériques afin d'améliorer les processus et les flux de travail en tant qu'équipe.

 

Voici quelques raisons pour lesquelles cet apprentissage présente un intérêt :

  • Une dépendance moins importante à l'égard du savoir tribal. Le départ d'employés clés entraînera toujours une perte de compétences institutionnelles et autres qu'il est difficile de voir disparaître. Mais en documentant les processus, les pratiques, les leçons et les idées en matière de maintenance des actifs par des moyens numériques, il devient possible d'en conserver une partie. De plus, de nos jours, vous pouvez trouver une grande partie de ce que vous avez besoin de savoir grâce à des recherches en ligne, des vidéos sur YouTube, des webinaires et des podcasts. 'Être numérique', c'est aussi être capable d'effectuer des recherches. Car il y a fort à parier que la réponse que vous cherchez se trouve quelque part dans le cloud.
  • La communication s'améliore. Lorsque tous les membres d'une équipe se retrouvent quotidiennement en ligne sur une plateforme de GMAO ou de communication, la diffusion d'informations sur les conditions des actifs, les calendriers des ordres de travail, les mises à jour, les annonces, etc. devient beaucoup plus facile et plus efficace. Et ce qui est encore mieux, c'est que chaque membre de l'équipe interagit de manière active et régulière avec ses collègues par le biais de ces plateformes, afin de partager, d'apprendre et de rester informé.
  • Un plus grand engagement se traduit généralement par un plus grand investissement de la part de l'entreprise. Lorsque la plupart ou la totalité des membres d'une équipe utilisent fréquemment des outils, le coût de ces derniers et leur inclusion dans le budget de l'entreprise s'en trouvent justifiés. Et cela sera d'autant plus vrai si vous parvenez à trouver des moyens d'optimiser la communication et la visibilité des membres de l'équipe, de la même manière que vous vous efforcez d'améliorer les performances des ressources de l'entreprise.
  • Vos opportunités de carrière se multiplient. Où que vous en soyez dans votre carrière dans le domaine de la maintenance, il y a de fortes chances que vos actions prennent de la valeur si vous faites l'effort d'apprendre à utiliser et à maîtriser les outils numériques permettant de gérer les actifs, de communiquer et de collaborer. Votre équipe tirera elle aussi profit du temps et de l'énergie que vous aurez ainsi investis.

Les immigrants numériques dont je fais partie ont besoin de subir une transformation plus profonde que les enfants du numérique à qui on a collé des tablettes et des smartphones devant le nez depuis qu'ils sont tout petits. Mais l'apprentissage est quelque chose que l'on fait tout au long de sa vie, et l'âge ne devrait pas être une barrière ou une excuse.

 

Un état d'esprit résolument tourné vers le numérique ne résout bien entendu pas tous les problèmes ; nous avons en effet toujours besoin de clés, de pinces et de marteaux. Mais ce nouvel état d'esprit nous aide à prendre de nombreuses décisions : comment, pourquoi, que faire en premier, que faire en dernier, qu'est-ce qui est important, qu'est-ce qui n'est pas essentiel, qu'est-ce qui peut être fait, quelle est l'étape suivante, etc.

 

Souvent, 'faire du numérique' signifie poser des questions et trouver un nombre limité de réponses. 'Être numérique', c'est profiter de l'accès à des centaines, des milliers, voire des millions de réponses et de solutions, et ce en un rien de temps. C'est poser un nombre illimité de questions, obtenir un nombre illimité de réponses et, bien sûr, finir par prendre une (bonne) décision.

 

Mais 'être numérique', c'est également comprendre qu'il y a souvent plus de réponses qu'un humain ne peut en donner. Vous devez cependant aussi être prêt à garder l'esprit ouvert et à explorer et analyser les solutions les plus convaincantes ou les plus pertinentes. Nous sommes tous dans le même bateau, et je suis convaincu que la clé de notre avenir est là : il faut 'être numérique'. Pour découvrir par vous-même quelles super applications, plateformes et technologies numériques peuvent optimiser les équipes travaillant dans les départements industriels, vous pourrez bientôt participer à nos prochains événements que sont Machineering 2025 et INE 2025 ainsi qu'à nos sommets spécialisés ABISS.be 2025 et ABISS.nl 2025 (vous pouvez d'ailleurs tous les retrouver sur notre portail web www.industrialfairs.com).

Actualités connexes

Ce site web utilise des cookies pour vous offrir une meilleure expérience lorsque vous visitez ce site. En savoir plus sur les cookies