Auteur: Karl D’haveloose
Après les inévitables bonnes résolutions du Nouvel An prises autour de la machine à expresso du bureau, il est temps de remettre les pieds sur terre en se concentrant sur la réalité des choses. Vous l'avez très certainement déjà lu ailleurs : Elia est actuellement dans l'incapacité – du moins en Flandre-Occidentale – de répondre aux nouvelles demandes de parcs photovoltaïques, de parcs éoliens et de parcs de batteries. Sans la ligne à haute tension prévue dans le projet Ventilus, qui a déjà beaucoup fait parler d'elle et qui devrait être opérationnelle d'ici 2030, il n'y a en effet tout simplement pas de capacité supplémentaire envisageable. Entre-temps, des signaux d'alarme retentissent également à Liège, Tournai, Namur et Charleroi. La Belgique n'est toutefois pas la seule à se retrouver dans ce genre de situation, puisque d'autres régions, telles que Brainport à Eindhoven, aux Pays-Bas, sont elles aussi confrontées à ces mêmes contraintes sur le plan de l'extension de la capacité.
Les décennies passées au cours desquelles les entreprises ne s'inquiétaient pas trop des coûts de l'énergie – en l'occurrence de l'électricité – sont désormais définitivement révolues. L'augmentation et la volatilité des coûts de l'électricité restent des questions brûlantes pour tous les lecteurs qui sont aussi des entrepreneurs. Même si de nombreuses entreprises ont reporté leurs achats à une date aussi éloignée que possible, la transition vers les véhicules électriques est imminente ; 2024 sera donc inévitablement l'année du grand basculement. De plus, une enquête menée auprès de nos lecteurs montre que même au niveau des entreprises, les gens ne savent absolument pas comment ils vont s'organiser par rapport à leur flotte de véhicules électriques et les factures d'énergie qui vont de pair, que ce soit du point de vue de l'infrastructure ou de celui de la gestion.
Voilà autant de raisons de se tourner vers Phoenix Contact, qui a mis au point le système de gestion de l'énergie MINT. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, MINT est un système de gestion de l'énergie piloté par l'IA, auto-apprenant et autogéré, qui connecte et aligne toutes les sources et tous les consommateurs d'énergie les uns avec les autres, maintenant ainsi le réseau électrique en équilibre à tout moment. Le système est ouvert à tous les types et à toutes les marques de véhicules, de chargeurs et de fournisseurs. Il permet en outre d'éviter de lourds investissements dans de nouvelles infrastructures énergétiques. Notre interlocuteur est Frederik Leempoels (Product Manager de MINT).
Énergie produite : prévisions, mais aussi budgétisation et répartition
Lorsque nous interrogeons F. Leempoels sur l'impact d'une plateforme MINT dans son contexte général, il énumère brièvement plusieurs points : "Du fait que MINT permet de programmer des flux d'énergie, tels que des recharges de véhicules électriques, sur la base de sa propre production d'énergie, mais aussi de rechercher des moments où l'énergie verte est largement disponible sur le réseau, MINT contribue directement à la réduction de vos émissions de CO2 et à la stabilité de l'ensemble du réseau d'électricité. Pour parvenir à ce résultat, nous déplaçons la consommation d'énergie dans le temps disponible. Prenons l'exemple d'un employé qui fait la navette avec sa voiture (de société) électrique et qui travaille de 9 à 5. Nous maximisons la répartition de l'énergie pendant le temps disponible afin de recharger sa voiture en fonction de ses besoins et au coût le plus bas possible."
Curieux de savoir ce qui a été réalisé concrètement lors du premier déploiement, nous demandons à F. Leempoels de nous parler de quelques indicateurs clés de performance. "Depuis que MINT a vu le jour il y a environ un an et demi, nous avons déjà réussi à réduire de 0,1 % les émissions totales de CO2 de la Belgique. Cela peut paraître insignifiant de prime abord, mais il faut savoir que cela correspond à ce que permettraient de réaliser 5 millions d'arbres. Si nous continuons sur cette voie, nous sommes convaincus que nous pourrons porter ce pourcentage à 2,5 % d'ici 2030 grâce à l'installation, année après année, d'un nombre encore plus important de systèmes de contrôle de l'énergie."
Redistribuer l'énergie excédentaire – et en particulier l'énergie verte
La structure de MINT est hybride. Concrètement, cela signifie que, d'une part, le matériel du système MINT surveille tous les actifs énergétiques sur tous les sites et recueille des données. Et d'autre part, le DataHub MINT dans le cloud reliera plusieurs sites entre eux.
"Lorsque vous disposez d'un excédent d'énergie produite par vos propres installations sur le site A, MINT fournira ces données à un contrôleur MINT sur le site B. Les véhicules du site B se chargeront ainsi plus rapidement et – mieux encore – en utilisant l'énergie verte excédentaire du site A. Si l'on envisage la chose à plus grande échelle, on constate que nous contribuons à la stabilité du réseau en programmant des recharges en période de surproduction ou, en cas de pénurie, en reportant les recharges à des moments où la disponibilité de l'énergie est plus grande. Cela signifie également que les pertes d'énergie seront beaucoup moins importantes qu'auparavant", précise F. Leempoels.
Un SGE doit être non seulement flexible et ouvert, mais aussi parfaitement sécurisé
Nous tenons néanmoins à savoir ce qui distingue MINT (qui a de surcroît été entièrement développé par des ingénieurs belges) de toutes les autres plateformes de gestion de l'énergie disponibles sur le marché. D'après ce que je parviens à lire entre les lignes, la réponse résiderait dans la combinaison du matériel adéquat avec un concept cloud très ouvert et flexible. F. Leempoels confirme : "Les contrôleurs industriels sur site sont combinés à une solution cloud flexible et ouverte dans notre DataHub, ce qui nous permet de rendre les installations flexibles, évolutives et rapidement opérationnelles, même si celles-ci sont grandes et complexes. À cela s'ajoute une deuxième garantie cruciale, à savoir que toutes les technologies sont conformes aux normes et protocoles de sécurité des données habituels. Le contrôleur MINT, par exemple, est certifié par le TÜV contre les cyberattaques."
"À l'avenir, la cybersécurité sera d'ailleurs un facteur primordial pour de telles plateformes. La transition énergétique qui se poursuit et la multiplicité des nouvelles technologies, des nouvelles sources et des nouveaux consommateurs sur et autour de votre site signifient que l'énergie deviendra plus que jamais un actif critique, et donc un passif, et ce, dans tous les processus opérationnels. Nous constatons aujourd'hui que les bornes de recharge et les panneaux photovoltaïques sont installés très rapidement et sont, de surcroît, connectés au réseau de l'entreprise (comprenez par là que l'on crée des connexions vulnérables au réseau), de sorte que cette installation doit être effectuée conformément aux plans et en tenant compte de la sécurité. La connexion d'un contrôleur MINT est toujours sécurisée."
L'installation effrénée de panneaux photovoltaïques entraîne inévitablement une congestion du réseau
Nous en revenons à la définition initiale du problème. Le réseau électrique belge n'est actuellement pas en mesure de faire face à de nouveaux pics d'électricité supplémentaire. F. Leempoels émet donc quelques réserves à ce sujet. "Si l'on s'obstine à installer des panneaux photovoltaïques de manière inconsidérée, la pression exercée sur le réseau pendant les jours de beau temps où la production est importante mais où la consommation est faible (= injection dans le réseau) deviendra beaucoup trop importante. Cela entraînera un important déséquilibre du réseau électrique, qui obligera l'opérateur à mettre les installations à l'arrêt."
Le spécialiste de Phoenix Contact affirme que la mise en œuvre de technologies permettant de produire de l'énergie ne provoque pas nécessairement une congestion du réseau si celle-ci est gérée de manière intelligente. "L'utilisation d'un système de gestion de l'énergie intelligent offre la possibilité de communiquer avec l'opérateur du réseau, ce qui permet d'ajuster l'installation en fonction des signaux extérieurs. Moyennant une planification adéquate, le client de MINT peut déplacer sa consommation d'énergie vers des moments où la congestion du réseau est imminente et où une consommation supplémentaire est souhaitable pour atténuer les conséquences négatives d'une injection d'énergie trop importante."
MINT tient compte de l'ensemble des spécifications de chaque site et propose un large éventail de technologies déjà intégrées provenant de différents fabricants. Grâce à la collaboration entre les différentes sources et les différents consommateurs, l'installation est parfaitement équilibrée.
MINT sera mis à l'honneur à Indumation.be 2024
Si vous souhaitez découvrir les possibilités offertes par MINT dans le cadre de la gestion énergétique de votre entreprise, n'hésitez pas à vous rendre sur le stand de Phoenix Contact (stand 501/535 dans le Hall 5) à Indumation.be 2024, le plus grand salon consacré à la technologie dans le secteur industriel du Benelux, qui se déroulera du 31 janvier au 2 février. Récemment, MINT avait déjà attiré l'attention de nombreux visiteurs à SPS, le salon allemand consacré à l'automatisation. Aujourd'hui, la plateforme est présentée dans son intégralité dans le showroom de Phoenix Contact à Zaventem, mais également sous forme numérique, avec une version de démonstration pour tablette.
En cliquant sur ce lien vous pourrez visiter gratuitement Indumation.be 2024 et le stand de Phoenix Contact. Pour prendre rendez-vous ou obtenir de plus amples informations, nous vous invitons à nous contacter via notre site web : www.phoenixcontact.be/MINT