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DOVY CONÇOIT SON USINE DU FUTUR COMME ELLE LE FERAIT POUR ELLE-MÊME – LE BON SENS 4.0

27-10-2023

Auteur: Karl D’haveloose

 

 

 

 

Il aura fallu attendre un certain temps pour convaincre Donald et Christ Muylle de s'attabler 'autour d'un expresso' chez Cuisines Dovy. En dehors de la communication et des campagnes intensives qu'ils développent à l'intention des consommateurs belges, Donald, Christ et Mario adhèrent en effet plutôt aux principes de la devise "vivons heureux, vivons cachés", qui s'appliquent d'ailleurs aussi à cette magnifique usine. Donald et Christ sont aussi tous deux de fidèles visiteurs de nos salons Machineering.eu, Indumation.be et d2m.be, où l'on peut les croiser en train de déambuler à travers les allées en toute discrétion.

 

 

À la mi-août, l'attente se termine enfin et me voilà donc assis juste en face de Donald Muylle et de Christ Muylle, deux figures emblématiques du monde de la fabrication de cuisines. Donald me fait le point sur la situation de Dovy en tant qu'entreprise, tandis que Christ attend avec impatience de me faire visiter le site de production.

 

Le fondateur respecte les protocoles en me racontant comment, au début des années 1980, en pleine crise, il a, avec l'aide de son épouse, lancé une entreprise de menuiserie dans une vieille grange dans le but de fabriquer des petits meubles hi-fi et ses premières cuisines pour des clients. Les taux de ses premiers prêts pour l'achat de machines s'élevaient à l'époque à plus de 15 % (alors qu'aujourd'hui, tout le monde panique à l'idée d'atteindre le seuil 'critique' de 4 %).

 

Pendant 5 ans, il n'a cessé de ramer, ramer et encore ramer. En 82, le choix a tout de même été fait d'ouvrir un premier showroom avec atelier le long de la Meensesteenweg. D'un seul employé, l'entreprise est aujourd'hui passée à 600 ETP, et a réalisé un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros en 2022. Au début des années 2000, il est devenu évident que les cuisinistes allemands allaient conquérir le marché du Benelux et que les petits cuisinistes de chez nous risquaient donc de disparaître. "Dovy a fait son plus grand bond en avant en 2003, lorsque l'entreprise, que deux fils de Donald avaient entre-temps rejointe, a inauguré de nouveaux showrooms, repensé sa stratégie de publicité et de vente et modernisé son parc machines", souligne Donald pour faire court. Christ et Donald s'accordent à dire qu'après 20 ans, une refonte complète de l'ensemble de l'organisation, de la stratégie et de la production s'imposait clairement pour pouvoir rester dans la course face à la concurrence.

 

La fabrication de cuisines est en effet un marché très concurrentiel, et ce ne sont certainement pas les routes de Flandre qui manquent de showrooms de cuisinistes. Pour se démarquer, Dovy avait à l'époque choisi de poursuivre à tout prix sa mission consistant à 'fabriquer des cuisines de qualité à un prix abordable'. Dovy se situe de ce fait dans la partie supérieure du segment intermédiaire. En soi, le slogan de l'entreprise peut sembler très simple, mais Dovy a dû engager d'importants efforts, notamment sur le plan de la technologie, qui n'ont fort heureusement pas été vains. Ces efforts lui ont en effet permis de proposer des armoires en stratifié intégral, des plinthes en contreplaqué et en aggloméré, ainsi qu'un très large éventail de personnalisations, ce que de nombreux concurrents ne sont plus en mesure de faire à l'heure actuelle. Grâce à une automatisation poussée, à la numérisation et à un puissant configurateur de bout en bout, un grand nombre de variantes peuvent être fabriquées dans les chaînes de montage.

 

Dans les années 1990, un menuisier pouvait réaliser une cuisine de qualité acceptable avec des machines très basiques et peu de matériaux. Aujourd'hui, si l'on ne dispose pas des machines adéquates et des systèmes d'automatisation qui vont de pair, il est tout bonnement impossible de réaliser des travaux de finition, de sélection des matériaux et d'assemblage à des prix abordables.

 

Dovy s'intègre, se connecte et s'automatise

 

 

Muylle Senior explique en ses propres termes comment Dovy est devenue une entreprise intégrée verticalement : "Nous sommes avant tout une entreprise de menuiserie, mais nous nous chargeons également de tout ce qui touche à la peinture, au travail des métaux et de la pierre naturelle, au transport, à l'installation et à la publicité". Petit détail : Dovy dispose de son propre service informatique, composé de 15 personnes, qui développe beaucoup de choses en interne. Plus concrètement, l'entreprise dispose d'un grand savoir-faire en interne pour développer des applications telles que des logiciels de pilotage de la production, des systèmes de gestion d'entrepôts ou des progiciels de gestion intégrés, sans oublier des applications spécifiques, bien que Dovy ne soit pas vraiment du genre à vouloir réinventer la roue. "Des logiciels tels qu'ARDIS et IMOS pour l'optimisation de la production et la poursuite des projets de numérisation n'ont pas besoin d'être réinventés", avance Christ.

 

Donald souligne toutefois que le PGI a bien été créé en interne. "En 2003, Dovy était déjà en train de se conformer aux principes de l'Industrie 4.0, et de nombreuses mises à jour ont donc eu lieu à cette époque. Les plus gros problèmes ne sont cependant pas toujours liés à notre PGI, mais plutôt au logiciel que nous utilisons pour notre chaîne d'approvisionnement, qui n'est pas compatible. Pour chaque machine, nous créons le post-processeur en interne pour traduire les données de production en langage machine. À partir d'AutoCAD, nous traduisons par exemple des instructions pour les machines CNC."

 

"Le front-end nous transmet les projets des clients, qui passent ensuite par le système IMOS et le PGI, avant d'être envoyés à la production avec les instructions appropriées", explique Christ, qui, avec une fierté tout à fait justifiée, nous fait visiter le site de fabrication et les installations logistiques. Il nous autorise également à publier quelques images qui parlent d'elles-mêmes, qui illustrent toutes les étapes, allant de la préparation du travail jusqu'à l'assemblage.

 

 

 

Le degré de numérisation et le suivi constant dans tous les services sont évidents. Nous nous en tiendrons toutefois à un nombre limité d'images.

 

Département de sciage automatisé et entrepôt de stockage de chutes

Dovy dispose de stocks considérables, mais parfaitement optimisés, de panneaux en bois ou en stratifié, de crédences, de plaques en granit, de plinthes et de composants métalliques. Dans le département de sciage automatisé, les panneaux sont manipulés par des robots et toutes les chutes sont automatiquement envoyées vers l'entrepôt de stockage de chutes, où ces dernières sont triées en vue d'être réutilisées de manière optimale.

 

 

 

Entrepôt automatisé de pierres naturelles et machine CNC de découpe au jet d'eau à haute pression

Tous les types possibles de granits et de composites sont soigneusement stockés et découpés à l'aide d'une machine CNC de découpe au jet d'eau à haute pression, après quoi les chutes ont renvoyées vers l'entrepôt en vue de leur réutilisation.

 

 

Découpe au laser et soudage dans le département inox

Comme le soulignent Christ et Donald, Dovy est également un transformateur de métaux, puisque les tôles inox sont découpées au laser en interne, avant d'être également soudées sur place.

 

 

Département peinture & Département massif / Assemblage

Dans l'atelier de peinture, le passage des pièces à peindre se fait de manière automatique, en suivant le programme choisi. À la sortie, la finition et la qualité sont contrôlées par un collaborateur humain.

 

 

Le terme 'massif' renvoie au savoir-faire artisanal et aux retouches. Là encore, des opérateurs disposant de l'expérience nécessaire doivent contrôler et surtout retoucher les pièces.

 

 

L'assemblage des armoires et des tiroirs nécessite beaucoup d'espace, de machines et d'opérateurs. C'est la zone où la cuisine prend vie aux yeux de tous et où les tout derniers contrôles nécessaires à l'expédition doivent être effectués. Dovy dispose également d'une zone séparée où sont assemblés les projets spéciaux, qui présentent des dimensions, des conceptions et des versions non standard.

 

 

 

LA VISION DE DOVY POUR 2025 (le marché belge est quelque peu trop petit et l'argent n'est plus gratuit)

À ma question de savoir comment le trio composé de Mario, Christ et Donald envisage l'avenir de l'entreprise à long terme, Donald répond sans hésiter : "Commençons déjà par voir ce qui est réalisable d'ici 2025. De nouveaux showrooms, nos premiers pas en France, un investissement dans les ventes, puis dans l'accroissement de notre production... tout cela constitue un véritable défi consistant à constamment trouver le bon équilibre entre la croissance, les investissements et la capacité. Dovy compte actuellement 39 showrooms en Belgique et 1 – son tout premier – en France. Lille est très proche, et après avoir pénétré le marché de Wallonie, notre réseau de vente francophone est à présent bien rodé."

 

"Après la frénésie d'achat observée durant la période marquée par le COVID-19, Dovy s'attend elle aussi à quelques années de recul au niveau de la demande. Les petites menuiseries sont plus susceptibles de fermer les vannes des investissements et de l'achat de machines, ce qui n'a en fait rien d'étonnant, mais nous voulons nous en tenir aux plans que nous avons définis."

 

"En outre, nous sommes toujours à la recherche de personnes 'bien et mieux qualifiées' ; l'année dernière encore, nous en avons recruté une centaine."

 

DOVY – La passion de Donald

 

 

Donald est très clair en ce qui concerne sa vie, son travail et sa passion : tout est directement lié à Dovy ! À une époque, il a nourri une passion dévorante pour les maquettes, auxquelles il a consacré des sommes considérables. Mais elles sont toujours là, dans leur emballage d'origine, et n'ont jamais été assemblées. Muylle Senior avait en effet dû faire un choix, et c'est exactement ce qu'il a fait.

 

Le fondateur de Dovy sourit malicieusement en affirmant qu'une autre de ses passions, à savoir la bonne nourriture, le fait en revanche toujours craquer. Pour un lapin aux haricots verts avec une bonne pomme de terre ou une simple côte à l'os, Donald n'hésitera pas à quitter son bureau. Pour lui, pas besoin de restaurants étoilés et des chichis habituels de la grande cuisine.

 

Donald n'est pas non plus un grand fan de l'avion, et a attendu ses 38 ans pour prendre sa première semaine de vacances dans les Ardennes. Capricorne, il est aujourd'hui âgé de 70 ans mais se porte à merveille. La seule devise à laquelle tous les Muylle adhèrent est la suivante : 'Rester simple et aller de l'avant en toute tranquillité.' Bref, le bon sens à l'état pur !

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